Mathieu QUILICI, le premier Lyonnais

Mathieu QUILICI, le premier Lyonnais

 

 

Jean Mathieu QUILICI est né le 29 juin 1869 à Speloncato, de Jean Sylvestre et Angèle Catherine ALESI.

 

Il avait deux sœurs : Angèle et Marie.

Mathieu QUILICI

 

Mathieu ayant passé un concours pour entrer dans la police à Lyon, fut nommé dans cette ville, et s’employa vivement à faire venir ses cousins, Louis et Jacques MANCINI…. et d’autres longtemps après. Mathieu fut un pionnier. Il fut des premiers, sinon le premier, à s’expatrier, ayant pour bagage un certificat d’étude et une tête… bien pleine. Il venait de se marier avec une femme qui elle, avait « poursuivi » des études; elle était très érudite. C’était une personne un peu intimidante; elle avait beaucoup de « classe ». Ils eurent un fils Dominique né en Décembre 1899.

 

Mathieu fit une carrière plutôt brillante. Il a appartenu aux « Brigades du Tigre » dès leur création en 1907.

Nommé inspecteur de la Brigade Mobile à cette date, il devint commissaire principal puis commissaire divisionnaire à Lyon. Il se distingua dans des affaires criminelles du début du siècle: « Les bandits de la Savoie », « Les assassinats du pont de Coise »… Voir les articles du « Petit Dauphinois » 1910.

 

Il participa également au démantèlement de la « Bande à Bonnot ». Il fit des arrestations spectaculaires à Pégomas (Les chauffeurs de la Drôme). Lorsqu’il fut mobilisé en 1914, il fut détaché à l’état major du Maréchal Foch pour accompagner celui-ci en permanence, une sorte de garde du corps en somme…

En souvenir d’une palpitante journée à Amberieu

 

 

En 1915, alors qu’il était mobilisé, sa femme mourut laissant son fils Dominique, âgé de 16 ans à peine. La sœur de Mathieu, Angèle, l’avait soignée avec dévouement tout en s’occupant de Dominique. Quand Mathieu fut démobilisé, il rentra dans les services de renseignements à Lyon.

 

La deuxième guerre mondiale éclata, et malheureusement, en 1941, son fils Dominique disparaît de manière tragique. Cette nouvelle fut terrible pour lui, qui s’était remarié avec une cousine germaine de sa femme; il avait eu trois enfants : deux filles et un garçon: Jeannot.

 

Mathieu, pendant cette époque troublée, était chef des secteurs de la Défense Passive de l’agglomération Lyonnaise.

Voir ce que relate un journaliste dans un recueil intitulé: « Haut les mains! »

 

Environ 1945 :

?, Angèle QUILICI (sœur de Mathieu) , Simone (petite fille de Mathieu), ?

Mathieu QUILICI , Maguy  1ère femme de Jeannot , Jeannot (Fils de Mathieu)

 

LES ASSASSINATS DU PONT DE COISE

 

 

CRIMES SUR CRIMES

 

Nous avions raison d’intituler ainsi

déjà notre précédent article, car chaque

semaine, depuis l’arrestation de Girard,

on découvre un nouveau crime à l’actif du

chef de la bande Passieux, Girard et Cie.

Nous pouvons bien en effet pour le

moment donner le titre de chef à Passieux

qui a reconnu déjà avoir trois cadavres

sur la conscience.

Voici ce qui s’est passé.

  1. Marchand et Quilici se sont

rendus à Moutiers et ont procédé à

l’arrestation d’un militaire du 158e

nommé Fazola, inculpé simplement de vols

qualifiés commis de complicité avec

Passieux, à l’hôtel Tardy et chez M.

Sylvestre, à Saint-Pierre-d’Albigny.

Fazola ne nie pas, mais lui aussi,

comme Lenardon, il accuse Passieux d’un

nouveau crime.

Il y a un an environ un jeune homme,

domestique chez M. Pajean, à

Saint-Pierre, était trouvé mort dans

l’écurie; l’examen médical conclut à la

mort accidentelle occasionné par un coup

de pied d’un mulet rétif.

Or, voici la version de Fazola:

Passieux aurait frappé Bouvier et cette

fois par jalousie, parce qu’ils

partageaient tous deux les faveurs d’une

jeune bonne qui, deux jours après, a

quitté l’établissement. Il a tué dans son lit

Bouvier d’un coup de talon de hache à la

tempe et a transporté le cadavre dans

l’écurie, derrière un mulet rétif.

Voilà Passieux sous le coup d’une

triple accusation criminelle, et on se

demande si la liste funèbre est close.

 

Petit Dauphinois du 25/01/1910

 

 

 

UNE NOUVELLE ARRESTATION

 

Au dernier moment. nous apprenons que

sur mandat de M. du Gardin, juge

d’instruction à Chambéry, un jeune engagé

originaire de Saint-Pierre-d’Albigny, soldat

dans une garnison de l’Est, vient d’être

arrêté, pour complicité avec la bande de

Saint-Pierre-d’Albigny.

Ce troisième militaire, impliqué dans

cette sinistre affaire sera, sous peu, amené

au parquet de Chambéry.

Chambéry, 26 janvier.

Cet après-midi a eu lieu, au palais de

justice, une confrontation entre Passieux et

Farola, le fantassin arrêté hier à Moutiers.

Cette opération judiciaire a duré de 3

heures à 7 h 30 du soir.

On sait que M.Quilici, l’habile inspecteur

de la police mobile, a reçu, il y a quelques

jours, du gouvernement, une médaille

d’argent pour la part active qu’il a prise à

l’arrestation de dangereux malfaiteurs,

parmi lesquels se trouvent Girard, Passieux,

Lenardon, Fazola.

  1. Quilici a été, ce soir, devant le palais

de justice, l’objet d’une chaleureuse

manifestation de sympathie, de la part du

public qui sait quels services il a rendu,

jusqu’ici à la justice.

 

Petit Dauphinois du 27/01/1910

 

 

UNE BANDE DE VOLEURS DE GARE

ARRETES A ROANNE

 

 

Roanne, 26 octobre

 

M.Quilici, commissaire de la police

mobile de Lyon, dont l’activité et l’habileté

ont permis, au cours d’enquêtes

précédentes, d’effectuer l’arrestation de

nombreux pillards de gare, vient d’ajouter

de nouvelles prises à un tableau déjà chargé.

Assisté des inspecteurs de son service

et de ceux du service de M. Urban, du

P.L.M., il a procédé à une rafle de plusieurs

hommes d’équipes travaillant au triage de la

gare de Roanne.

Au cours des perquisitions faites aux

domiciles de ces employés, une quantité

d’articles et de marchandises diverses ont

été découvertes, telles que: chaussures

vernies, laines de couleurs diverses,

verrerie, tricots, pantalons, etc., etc…, qui

avaient été dérobés soit dans des colis

avariés ou déjà ouverts, soit dans des colis

demeurés dans des wagons et station, et

qu’ils avaient eux-mêmes ouverts.

Malgré que cette bande ne ressemble pas

à celle qui, vendredi dernier, comparaissait

devant le tribunal correctionnel, il n’en est

pas moins vrai qu’elle constitue une prise

intéressante.

Les auteurs receleurs des vols sont au

nombre de six…

Toutes les personnes arrêtées ont été

mises à la disposition du parquet.

Espérons que cette razzia sera salutaire

pour ceux qui tenteraient de les imiter, et

félicitons encore une fois M. Quilici de son

habileté et de son zèle.

 

Journal Lyonnais du 27/10/1925

 

 

 

« La Défense Passive et l’occupation »

 

A la débâcle, puis à partir de Novembre 1942, la Défense Passive a dû fonctionner au contact des troupes d’occupation et ce fait n’a pas manqué d’influencer son activité. Abandon du P.C. Jean-Macé le 25 juin 1940. Le 18 juin 1940, à 3h40 du matin, le planton militaire fourni au Secteur Jean-Macé par le 342e R.D.P., recevait l’ordre de rejoindre immédiatement sa Compagnie (la 6e) avec ses armes et tout son matériel. Le 22 Juin 1940, à 16 heures, un détachement allemand venait occuper le groupe scolaire Jean-Macé, hissait sur l’édifice le drapeau rouge à croix gammée, installait son cantonnement, sans oublier un téléphone de campagne. Le voisinage de troupes allemandes et d’un Secteur de Défense Passive se prêtait à des incidents. Ceux-ci ne manquèrent pas et il fallut tout le tact et toute l’autorité personnelle de M. QUILICI, chef du Secteur, pour en limiter le développement. … un incident se produisit néanmoins, qui détermina l’abandon du P.C. Les Allemands, fouillant dans les caves du groupe scolaire, trouvèrent, à défaut, sans doute, du vin qu’ils y recherchaient, les vêtements Z: combinaisons étanches, gants et bottes qui y étaient magasinés en prévision d’une attaque aérienne par les gaz. Ce matériel les mit en joie et servit à des mascarades de troupiers inoccupés. Au cours d’une de ses inspections -lesquelles continuaient comme de coutume- M. QUILICI découvrit de ces vêtements éparpillés un peu partout et notamment dans les chaufferies du groupe scolaire. S’adressant à un gradé présent, M. QUILICI fit remarquer qu’il ne fallait pas jouer avec un matériel aussi cher et aussi rare.

Le reproche parvint à la connaissance d’un plus haut gradé, lequel accourut au P.C., accompagné d’un énorme chien. Et comme entrée en matière, ce fut un violent coup de poing sur la table: « Ici, maison allemande! » vociféra ce gradé. « ici, administration française », répliqua calmement M. QUILICI, qui répéta que le matériel Z ne devait pas servir d’amusement aux hommes et ajouta qu’il allait faire un rapport à l’autorité supérieure. Le gradé allemand sortit, mais peu satisfait sans doute de n’avoir pas réussi à intimider son interlocuteur, se ravisa, revint et plaça une sentinelle en armes devant la porte du P.C. La situation devenait embarrassante: les personnes présentes au P.C. pourraient-elles sortir et rentrer? Quelles consignes pouvait bien avoir reçu la sentinelle? Celle-ci fut supprimée quelques heures après. Mais pour éviter le retour d’incidents, le P.C. fut abandonné et transféré, quelques jours plus tard, au groupe scolaire Painlevé…

… L’arrestation de M. QUILICI

Certain jour, M. QUILICI, chef des Secteurs de l’agglomération lyonnaise, était arrêté à son bureau, à la mairie centrale. Un planton avait pu observer la voiture où il avait été invité à monter. La même voiture avait été observée devant le Royal Hôtel, occupé par les Allemands. Aucune autre nouvelle n’avait pu être recueillie. Que s’était-il passé? Où était M. QUILICI? En quelles mains ?

Quelles étaient les raisons de sa disparition?

Un des fils de M. QUILICI était prisonnier de guerre en Allemagne; un autre de ses fils avait été assassiné à Marseille par la gestapo. Sans être encore complètement informé des atrocités allemandes dans les camps de détention, chacun savait déjà les tortures raffinées que la gestapo réservait à ses victimes, à Lyon même, dans le but de les faire parler. On savait aussi que, chaque jour, des Français étaient fusillés, en ville ou dans la banlieue voisine, sous prétexte de représailles.

On conçoit, dans ces conditions, l’angoisse des amis et des subordonnés de M. QUILICI qui, jour après jour, s’attendaient à une atroce nouvelle. Quinze jours passèrent ainsi, après quoi, on vit reparaître M. QUILICI, qui avait été détenu au Fort Montluc, puis avait été relâché sans aucune explication. M. QUILICI était, certes, fatigué, amaigri, dépouillé du contenu de son porte feuille; la joie fut néanmoins fort chaude de le revoir vivant, comme de savoir qu’il n’avait subi aucune des tortures que la gestapo réservait à ses victimes.

Les appréhensions avaient été vives! Toutes hypothèses furent faites sur les raisons de cette arrestation et de cette détention sans interrogatoire « en forme ». Aucune ne peut être retenue comme satisfaisante: Dénonciation? Il y eût eu interrogatoire. Arrestation comme otages M. QUILICI jouit en effet d’une grande notoriété et compte de très nombreux amis. Le saura-t-on jamais? »

 

Extrait de « Haut les mains! » écrit par « ,….. un jeune journaliste de

talent, très remuant, très actif, « 

 

 

 

 

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