Viturellu, le ré inventeur du monde.

Viturellu, le ré inventeur du monde.

 

 

Vittore MARCUCCI est né à Speloncato le 31 mars 1832, de Jean MARCUCCI et de Marie QUILICI.

 

Ce personnage surprenant mérite que l’on s’attarde sur lui pour le raconter.

 

Si « le village de Speloncato résume pratiquement à lui seul la facture d’orgue en Corse depuis 1810 », comme l’écrit S.RUBELLIN en 1992, nous allons voir comment, par l’intermédiaire de Vitturellu, le savoir-faire de « Falegname » s’est transmis à travers trois générations.

 

D’abord, le personnage.

 

Victor MARCUCCI fut comme on l’a dit un être singulier; tout jeune, il profite des nombreux livres de la bibliothèque que les Capucins ont partagée entre quelques familles du village à leur départ.

Il côtoie les SALADINI, et développe certainement à leur contact ces dons d’ébéniste et d’artisan polyvalent qui firent parler de lui.

En 1862: chaire en l’église de Palasca

En 1863: travail à l’orgue de l’église de Speluncatu

En 1867: petit harmonium; il dit avoir fait « des meubles, des plafonds, des ornements,    des tapisseries,… » (Livret noir « SPELUNCATU » 1992-p.9).

Petit harmonium

De plus, son érudition et ses connaissances font de lui une sorte de découvreur de la nature et de « ré inventeur » des lois qui la régissent. Dans un texte qu’il a laissé derrière le petit harmonium précité il se dit Maître Encyclopédique en de nombreuses choses, et il soutient pouvoir prouver que « c’est le soleil qui tourne et non la terre ».

 

 

Il est d’ailleurs allé jusqu’à écrire un livre publié en 1891, intitulé :

« La terre ne tourne pas et Raisonnement contre Le Mouvement de la Terre ».

 

Outre ses talents manuels et son audace intellectuelle, on raconte sur son compte des anecdotes troublantes mettant en évidence ce que l’on pourrait qualifier de « paradoxe religieux ». En effet, ses dons artistiques et ses écrits le tournent résolument du côté de la religion, pour la souligner, voir la sublimer.

Cependant, comme le rapporte la tradition orale, il disait à ses meilleurs amis que quand il mourrait, il voulait qu’on le jette du haut de la montagne, dans un sac.

A la mort de son fils, il l’aurait « installé » sur une chaise et disposé derrière une vitre dans un tombeau, au lieu de l’enterrer, pour pouvoir le voir tous les jours.

 

Voyons maintenant, comment Vitturellu a pu jouer ce rôle de « messager » entre les générations.

Disciple et compagnon d’Anton-Giuseppe SALADINI peut-être, mais sûrement de ses fils Anton-Pietro et Anton-Domenico, il fut d’après les registres d’état civil, le témoin du mariage, en 1769, d’Antoine-Joseph VERDONI (petit-fils d’Anton-Giuseppe SALADINI) lui aussi ébéniste, né le 07 Août 1842 avec, Marie-Dominique COLOMBANI née le 17 Août 1742.

Etant le témoin de ce mariage, Vitturellu est le lien entre le jeune marié et son illustre grand-père qu’il n’a pas connu (SALADINI meurt en 1841).

 

Il symbolise ainsi la transmission du savoir-faire en matière de travail du bois entre générations.

 

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