PERSONNAGES CELEBRES Prosper MERIMEE (1803-1870)

Source : https://www.corsicamea.fr/personnages/merimee.htm

Prosper Mérimée, récemment nommé inspecteur des monuments historiques, avait prévu de longue date de se rendre en Corse. Pour on ne sait quelles raisons, il différa son voyage initialement prévu pour le mois de juin 1839, au 15 août de la même année, date à laquelle il s’embarque sur le navire à vapeur Liamone au départ de Toulon.

Parti à 8 heurs du matin, le Liamone accoste le lendemain 16 août à midi dans le port de Bastia où Mérimée est accueilli par Tiburce Morati, maire de Murato qui lui offre l’hospitalité.

Sa mission le conduit à Aléria après un détour par Cervioni pour examiner la chapelle romane de Sainte Christine.

Le 31 août, il est Ajaccio, accueilli par Jourdan, préfet de la Corse. Dans l’après-midi, il visite la maison et la grotte de Napoléon et termine sa journée par une promenade sur la route des Sanguinaires.

 

Le dimanche 1er septembre, il est à Cargèse et à Paomia.

Le lendemain il est reçu à Sollacaro par M. Colonna d’Istria, maire de cette commune.

Puis il part pour Sartène où il est l’hôte du sous-préfet Ange Pascal Costa. Il visite la région, se rend à Fozzano pour y rencontrer Colomba Bartoli alors âgée de 65 ans et sa fille Catherine, une très jolie fille de 20 ans, les célèbres héroïnes de son futur Roman « Colomba« . (on dit, qu’en voyant Catherine, Mérimée en tomba éperdument amoureux, allant jusqu’à demander sa main à Colomba qui la lui refusa).

Le 30 septembre, après avoir visiter Bonifacio et Cavallo, il est de retour à Bastia pour entreprendre une tournée dans le Cap-Corse dont on sait peu de chose. On apprend seulement qu’il a visité latour de Sénèque à Luri.

De retour à Bastia, il écrit à son ami Morati qu’il quitte la Corse à regret mais avec l’espoir d’y revenir. Il lui confie sa frustration causée par « l’excès de moralité des femmes corses qui désole le voyageur« .

Le 07 octobre, il s’embarque pour Livourne, se rend à Naples et de Rome. Le 15 novembre, il est de retour à Paris.

Dans son compte rendu, il portera un jugement médiocre sur les monuments qu’il a pu visiter et négligera totalement de parler des tours génoises, une autre richesse de notre patrimoine.

Seules, la Canonica, Saint Michel de Murato et la cathédrale du Nebbio sont épargnées par ses ses critiques et seul le clocher de Carbini mérite à se yeux une restauration. Les conséquences de ce désintéressement feront que dans son rapport transmis au Comité Historique des Arts et Monument, Mérimée ne demandera guère de subventions aux monuments historiques.  Il est cependant curieux que Mérimée se soit rendu en Corse, alors qu’il savait que l’île n’offrait qu’une extrême pauvreté du point de vue archéologique. Etait-il obsédé par sa rencontre avec Colomba dans la perspective d’écrire sa fameuse nouvelle ?

Ce qui est certain, c’est que ce voyage (notes d’un voyage en Corse) lui fournira la source d’inspiration nécessaire pour écrire un roman qui sera publié en 1840 et qui sera accueilli par le public comme un chef d’oeuvre. Fortement inspiré par la Corse, Prosper Mérimée, avait déjà écrit en 1829 sa première nouvelle : Matéo Falcone.

L’écrivain donne complaisamment les recettes de la vendetta: «  Si vous avez tué un homme, allez dans le maquis de Porto-Vecchio, et vous y vivrez en sûreté avec un bon fusil, de la poudre et des balles … »

 

Il raconte avoir assisté au décès d’un homme mort à la suite de sa maladie. Autour du lit du défunt, ses amis se pressent pour l’embrasser. L’un deux lui murmure : « Pourquoi n’est tu pas décédé de la malemort (c’est à dire assassiné), nous aurions pu te venger !… »

Mérimée résumera son voyage en Corse en écrivant : « Je me suis fort amusé dans ce pays-ci et j’ai taché de tout voir… c’est la pure nature qui m’a plu surtout. Je ne parle pas des maquis, dont le seul mérite est de sentir fort bon, et le défaut de réduire les redingotes en lanières. Je ne parle pas des vallées, ni des montagnes, ni des sites, tous les mêmes et conséquemment horriblement monotones, ni des forêts assez piètres, quoi qu’on dise, mais je parle de la pure nature de l’homme. Ce mammifère est vraiment fort curieux ici et je ne me lasse pas de me faire conter des histoires de vendettes ».

 

Mérimée a fait beaucoup de mal à la Corse car dans ses écrits, son goût pour le pittoresque lui a fait caricaturer l’ensemble de notre société insulaire où selon lui, il n’y aurait que des bergers, des bandits (qui seraient bien sur d’honneur) et des femmes toutes habillées de noir comme sa Colomba.

 

 

… Il y a plus d’assassinats chez nous que partout ailleurs; mais jamais vous ne trouverez une cause ignoble à cescrimes. Nous avons, il est vrai, beaucoup de meurlriers, mais pas un voleur […] Pourquoi envoyer de la poudre à un coquin qui s’en servira pour commettre des crimes? Sans cette déplorable faiblesse
que tout le monde paraît avoir ici pour les bandits, il y a longtemps qu’ils auraient disparu de la Corse …. Et qu’a-t-il fait enfin ton bandit, pour quel crime s’est-il jeté dans le maquis? Brandolaccio n’a point commis de crime ! il a tué Giovan Opizzo, qui avait assassiné son père pendant que lui était à l’armée.

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