PERSONNAGES CELEBRES Gustave FLAUBERT (1821-1880)

Source : https://www.corsicamea.fr/personnages/flaubert.htm

Gustave Flaubert est né à l’Hôtel Dieu de Rouen le 12 décembre 1821. Il y est né et y a passé pratiquement toute son existence dans un appartement attribué à son père Achille Cleophas Flaubert qui y exerçait la profession de médecin chef. Ne s’étant pas marié, il a vécu avec ses parents jusqu’à leur décès. Son frère prénommé également Achille devint médecin comme son père et sa soeur Caroline pour laquelle il avait la plus grande affection, était de santé fragile et mourut la même année que son père en 1846.

De nature pessimiste, angoissé, vivant dans un état nostalgique et mélancolique perpétuel, à 13 ans il a des idées de suicide. Son premier ouvrage « les mémoires d’un fou« , écrit à l’âge de17 ans, décrit sa névrose naissante.

C’est sans doute pour conjurer cette névrose qu’il s’essaya à toutes les bassesses de l’âme humaine pour laquelle disait-il, il avait un profond dégoût. Au cours de ses nombreuses aventures, passant par Esneh, en Egypte, il contracta même la syphilis.

Souffrant régulièrement dès l’âge de 22 ans de crises épileptiques, cette maladie a brisé sa vie; elle l’a rendu soltaire et sauvage.

A 25 ans, dans une lettre du 7 août 1846 à Louise Colet, sa maîtresse, il écrit : « Je n’ai jamais vu un enfant sans penser qu’il deviendrait vieillard, ni un berceau sans songer à une tombe. La contemplation d’une femme me fait rêver à son squelette

A 36 ans, il écrit : « je suis malade de peur, toutes sortes d’angoisent m’emplissent« .

Les vingt dernières années de sa vie ne sont qu’une longue souffrance.

Psychiquement affaibli, sujet à des crises de larmes, souffrant de fortes migraines, hypochondriaque, il meurt le 08 mai 1880, victime d’asphyxie au cours d’une crise d’épilepsie pour les uns, d’une hémorragie cérébrale pour les autres.

Il laisse toute sa fortune à sa nièce Caroline Franklin-Grout qui fera don de tous ses manuscrits à différentes bibliothèques françaises.

 

En août 1840, stimulé par la promesse d’un voyage que lui ont faite ses parents, Flaubert obtient son baccalauréat. La promesse est tenue mais pour ne pas laisser partir Gustave seul, son père demande à un de ses anciens élèves, le docteur Jules Cloquet, d’accompagner son fils. Cloquet emmène donc Gustave Flauvert dans le Midi avec quelques amis et lui fait connaître Biarritz, les Pyrénées, le Languedoc, la Provence et la Corse où il arrive le 05 octobre 1840 et où il reste une quinzaine de jours. Le journal de cette première sortie est peu enthousiaste. Le beau voyage fut toujours pour lui celui qu’on rêve dans des pantoufles chaudes.

Le voyage en bateau est particulièrement éprouvant : « La nuit venue je l’aurais passée à contempler les étoiles, le vent dans les cheveux, la tempête dans le cœur… quelques heures après être débarqué, le sol remuait encore et je voyais tous les meubles s’incliner et se redresser…« .

A Ajaccio, il est accueilli par le préfet Jourdan qui lui offre l’hospitalité.

Durant son périple à travers l’île, qui le conduira à pied et à cheval d’Ajaccio à Bastia où curieusement, il s’semble s’intéresser particulièrement aux bandits et se fait ouvrir la prison pour s’entretenir avec les prisonniers de droit commun et les meurtriers. Flaubert passe ensuite par Vico, Vizzavona, Ghisoni, Prunelli di Fiumorbu, Piedicroce, Corte. Malgré les conditions de déplacement et d’hébergement, il saura apprécier avec le même enthousiasme, aussi bien la beauté sauvage des paysages, que la nature hospitalière de ses habitants, ainsi qu’en témoignent ses lettres écrites à sa soeur Caroline : « on se pénètre de rayons, d’air pur, de pensées suaves et intraduisibles ; tout en vous palpite de joie et bat des ailes avec les éléments ».

Lors de son passage à Bocognanu qu’il écrit « Bogogna« , Flaubert remarque « qu’un Corse ne voyage jamais sans être armé, soit par prudence, soit par habitude. On porte le poignard attaché dans le pantalon, mis dans la poche de la veste ou glissé dans la manche. Jamais on ne s’en sépare. Le cocher qui nous conduisait à Bogogna tenait un grand pistolet chargé sous le coussin de sa voiture. Tous les bergers de Corse manquent plutôt de chemise blanche que de lame affilée ». […] « J’ai été surtout frappé de la physionomie antique du Corse dans un jeune homme qui nous a accompagnés le lendemain jusqu’à Guagno […] Une seule ligne seulement, interrompue par un sourcil noir faisant angle droit, s’étendait depuis le haut du front jusqu’au bout du nez; bouche mince et fine, barbe noire et frisée comme dans les camées de César; menton carré un profil de médaille romaine« .

Lorsqu’il quitte la Corse, Flaubert est transformé et enthousiasmé : « La nuit fut belle, je dormis, je rêvais, je regardais la lune, la mer ; je pensais aux peuples d’Orient qui par la même nuit regardaient les mêmes étoiles et qui s’acheminaient lentement dans les sables vers quelque grande cité ».

Il  ne reviendra jamais en Corse mais il en gardera un souvenir impérissable.

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