LA CORSE MYSTERIEUSE CURIOSITES ET MERVEILLES DE LA NATURE

Source : https://www.corsicamea.fr/nature-corse/curiosites.htm

 

La nature corse extraordinairement bien préservée offre au visiteur des paysages aussi enchanteurs que diversifiée. Elle renferme des particularités dont certaines touchent au domaine du merveilleux et des pouvoirs cachés dans ses pierres magiques: La catochite, utilisée par les mages servait à démontrer les pouvoirs de la nature et traduit à elle seule, la spécificité d’une île mystérieuse dont les roches, façonnées par le vent, les embruns, la pluie et le temps, revêtent parfois des formes bien étranges.

Voici quelques légende perpétuées au cours des siècles :

 

LE LION DE ROCCAPINA

Sur le site de Roccapina, entre Sartène et Bonifacio, un lion à la crinière majestueuse domine couché sur un rocher en contemplant la mer à 144m de haut, une petite plage de sable fin. Sur sa tête, telle une couronne, on devine les ruines d’une ancienne tour génoise.

La légende raconte qu’au temps des Sarrasins, ce site grandiose était un vaste domaine appartenant à un riche et puissant seigneur.

Un jour qu’il chassait sur ses terres, il rencontra une jeune femme dont il tomba éperdument amoureux. Ne pouvant l’épouser à cause de son rang, et fou de chagrin, il invoqua la mort qui entendit son appel et le pétrifia sous l’apparence d’un lion figé pour l’éternité.

 

LE MENHIR D’APPRICIANI ou LA BUCATA D’AGNESE

Devant la chapelle du Col Saint Antoine, on peu voir sur son piédestal un monolithe de 2,19 mètres de haut. Il s’agit de la statue menhir d’Appriciani. Voici sa légende :

Appriciani, près de Vico, dans la basse vallée du Sagone, au lieu-dit Cardicce, vivait il y a bien longtemps une jeune fille nommée Agnese qui vivait avec sa mère qu’elle aidait aux travaux de tous les jours. Agnese aimait particulièrement les fleurs et en attendant de faire sécher une grosse lessive qu’elle venait de faire, elle se mit à cueillir des fleurs des champs pour en confectionner des bouquets. Elle ne voyait pas le temps passer, la lessive avait eu le temps de sécher au soleil et la nuit commençait à tomber. Elle n’entendait pas sa mère qui l’appelait : « Agnese, Agnese, que fais-tu, dépêche-toi ! ». Au bout d’une bonne heure, Agnese n’était toujours pas rentrée; alors sa mère exaspérée et en colère lui cria :  » Che t’un secchi mai più, tu è li to panni !  » (Que tu ne sèches jamais plus, toi et ton linge). Cette malédiction  frappa la pauvre Agnese qui demeura pétrifiée uniquement à cause de son amour pour les fleurs.

 

A SCALA DI SANTA REGINA

Un jour, un pauvre paysan s’était blessé en travaillant et Saint Martin décida de lui venir en aide. Mais le Diable qui n’était pas loin s’en mêla et  leur ordonna de quitter immédiatement une terre qui lui appartenait. Malgré les protestations du brave laboureur soutenu par Saint Martin, rien n’y fit et le Diable entra alors dans une immense colère. Il prit la charrue à bout de bras, la fit tournoyer au dessus de sa tête et la projeta au loin. A peine la charrue s’était-elle brisée en retombant sur un pic rocheux qu’un cataclysme se déchaîna aussitôt, la foudre découpa les monts et le Golo, grossi par le déluge, sortit de son lit, se frayant un chemin à travers la montagne en provoquant un véritable chaos.

Saint Martin, voyant le berger tremblant de peur, le ramena chez lui puis revint sur les lieux pour s’agenouiller et implorer la Sainte Vierge de mettre un terme à l’oeuvre apocalyptique de Lucifer.

Lorsqu’il se releva, il constata que le Golo avait retrouvé son lit et qu’il coulait maintenant paisiblement au fond d’un somptueux défilé que bordait une route en lacets au pied de la montagne, comme un escalier montant vers le ciel, vers la Santa Regina.

 

LE VOILE DE LA MARIEE

Au détour d’un pont, sur la route qui relie Bocognano à Bastélica et à Tavera en passant par la bocca di a Scalella, on aperçoit une cascade qui mesur plus de soixante dix mètres de hauteur. On la nomme poétiquement le voile de la mariée. Les vieux habitants de Bocognano l’appellent simplement «A Piscia». Voici son Histoire :

En des temps très lointains, coulait en cet endroit, une source aux pouvoirs magiques dont nul ne souhaitait s’approcher car elle était située sur le domaine de l’ogre de Canapale.

Un jour, une jeune princesse, se fit en tombant, une vilaine blessure que les médecins ne purent soigner. Seule la fontaine sacrée pouvait la guérir. Elle prit la décision de s’y rendre, accompagnée de son époux et emportant comme présent pour l’ogre, son voile de mariée.

Au contact de l’eau miraculeuse, son mal disparu mais l’ogre, furieux de cette intrusion sur ces terres, déplaça d’énormes rochers et la source devint un torrent qui l’emporta. Effrayée, dans sa fuite la jeune princesse en perdit son voile de mousseline.

 

KYRIE ET CHRISTE ELEISON

Si vous passez par Ghisoni, vous verrez en face du village deux montagnes, ou plutôt deux pics, qui portent respectivement les noms de Kyrie Eleison (1535m) et Christ Eleison (1260m).

C’est vers la fin du XIVème siècle que la secte des Giovannali de Carbini, persécutée par le pape Innocent VI, était allée se réfugier en Alésani où elle fut bientôt exterminée.

Un habitant de Ghisoni qui avait rejoint cette secte en Castagniccia retourna bientôt dans son village avec cinq autres hérétiques qui furent aussitôt emprisonnés, torturés puis fusillés. Leurs cadavres furent exposés puis brûlés le jour de Pâques sous les yeux de la population.

Le curé de la paroisse fut pris de pitié et se mit à prier pour eux et il célébra la messe des morts. Lorsqu’il prononça les mots de Kyrie Eleison (seigneur prends pitié) et Christe Eleison (christ prends pitié), la foule psalmodia avec lui et la montagne répercuta l’écho de son chant. Alors, du bûcher ardant sortit un vol de colombes blanches qui gagnèrent les deux sommets qui portent aujourd’hui ces noms.

 

LA LEGENDE DE CAPU TAFONATU

Les bergers du Niolu, qui pratiquaient comme tous les bergers de Corse, la transhumance, auraient bien voulu qu’au dessus du Golo un pont fut construit pour leur épargner une longue et pénible route. Il y avait parmi les bergers un jeune homme orgueilleux qui souhaitait satisfaire ce vieux rêve et cherchait un moyen pour y parvenir, quand le hasard, un beau soir, alors qu’il gardait son troupeau, se présenta à lui sous la forme du Diable.

Satan lui proposa d’exhausser son désir si le berger s’engageait à lui donner la première âme qui franchirait le pont. Le berger conclut le pacte et la nuit venue Satan se mit au travail.

Mais Saint Martin veillait au salut des âmes des bergers. Il savait que le Diable devait avoir terminé son oeuvre avant le chant du coq et se dépêcha d’aller en chercher un à la ferme la plus proche. Satan en plein travail ne s’aperçut de rien.

Autour de lui, dans un vacarme étourdissant, brûlaient les flammes de l’enfer qui faisaient fondre la roche. Le coq, trompé par les lueurs infernales, croyant le jour venu, se mit à chanter.

Satan, également trompé par le chant de l’animal, emporté par la fureur de n’avoir pu terminer à temps, jeta sa masse dans les airs avec une telle violence, qu’il fit un trou dans le rocher qui porte aujourd’hui le nom de Capu Tafonatu.

 

LE DESERT DES AGRIATES

Grenier à blé de la Corse en des temps anciens, c’est aujourd’hui une région aride et déserte entre Saint Florent et L’île Rousse.

Dans la vallée de l’Ostriconi, les profondeur d’un lac voisin étaient habitées par un monstrueux serpent « la Bestia » qui terrorisait tous les habitants de la région. Tous les dimanches matin, lorsque la cloche sonnait, la Bête quittait les profondeurs du lac pour venir sur la place de l’église choisir une nouvelle victime.

Un jour, deux puissants seigneurs dont la rivalité était légendaire, décidèrent de débarrasser le pays du terrible fléau, mais au dernier moment, l’un d’eux trahit sa promesse. Celui qui restait, revêtit son armure et armé de sa spada (épée) s’en alla sonner la cloche de l’église pour attirer le monstre qui ne tarda pas à apparaître. Assoiffée de sang la bête se précipita sur le preux chevalier qui livra contre elle un terrible combat d’où il sortit finalement vainqueur. Enivré par sa victoire, oubliant de remercier Dieu qu’il avait auparavant tant implorer, il prit la tête du monstre et fit, orgueilleux et fier, le tour du pays sur son cheval. Devant tant d’arrogance, Dieu entra dans une terrible colère. Une goutte de sang de la bête tomba sur la main du chevalier qui sentit tout son corps se refroidir et se raidir doucement.

Quand le cheval fut de retour au village, le chevalier était mort et son épouse hurlant de douleur, se mit à insulter le seigneur rival qui venait d’accourir. Celui ci, ulcéré par des propos infamants, ne se contrôla plus et d’un coup d’épée, il lui trancha la gorge. Une lutte fratricide s’engagea alors dans tous le pays et ne laissa aucun survivant. Seule, à peine visible, une tour enfoncée dans le sable témoigne encore aujourd’hui d’une ville maudite dans le désert des Agriates.

 

U FRATE E A SORA

Aux environs de Sartène, au pont de Rena Bianca, tout à côté de la route nationale, on peut apercevoir deux menhirs, l’un de 3 mètres de haut et l’autre, couché, de 1,60 mètre.

Depuis des temps immémoriaux, silencieux et immobiles, U Frate e a Sora, un moine et une religieuse qui fuyaient ensemble Sartène pour cacher au loin leurs amours sacrilèges furent changés en pierres au moment où ils se reposaient au bord du Rizzanese.

La nonne est restée dans son attitude penchée, aux genoux du moine, tandis que celui-ci demeure fièrement debout pour protester contre leur destin.

 

L’OMU DI CAGNA

Au dessus de Monaccia d’Aullène, à la Punta d’Ovace qui culmine à 1340 mètres, se dresse en équilibre sur un étroit socle de granit,  un impressionnant bloc de roche à forme humaine. L’omu di Cagna, impassible et viril, regarde fixement la plaine qui s’étale à ses pieds.

Selon la légende le lion de Rocapina aurait dit à l’omu di Cagna: « Se tu guardi la muntagna, eu ti gardu la marina« . (si tu veilles sur la montagne, je veillerais sur la mer).

Selon la manière dont on le regarde, l’omu di cagna prend la forme d’une tête humaine ou celle d’un phalus.

 

LA SPOSATA

Il y a dans la région de Vico, au dessus du village de Murzo, une montagne à la forme bien étrange que l’on nomme la Sposata.

Dans cette modeste région des Deux Sorru, vivait il y a bien longtemps une pauvre mère presque impotente et sa fille Maria qui était belle comme le jour, mais qui possédait un coeur de pierre.

En gardant ses moutons dans la montagne, Maria ne pensait qu’ à une seule chose: quitter cette vie de misère, mais comment?; le hasard, un jour, vint à sa rencontre sous les traits d’un beau jeune homme qui se présenta à elle comme étant le comte de la Cinarca. Il tomba rapidement amoureux de la belle bergère et ne tarda pas à lui demander sa main qu’elle lui donna sans hésiter.

Mais Maria était pauvre et elle en avait honte; alors pour se constituer une dot, elle n’eu aucun scrupule à dévaliser entièrement la maison de sa mère malade. Elle emporta sans aucun remord, tout ce qui avait un peu de valeur et disparut sans se retourner, avec son chevalier, au sommet de la montagne. Mais les Dieux, émus par l’odieux comportement de la jeune fille, se mirent en colère.

Le ciel se couvrit de gros nuages noirs, le tonnerre gronda, un violent éclair s’abattit sur Maria qui fut immédiatement pétrifiée. Elle était devenue une statue de pierre à l’image de son coeur.

 

LES CALANQUES DE PIANA

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Le Diable était tombé amoureux d’une bergère qui loin de répondre à ses avances l’avait fait chasser par son époux. Furieux d’avoir été éconduit, il déclancha une tempête apocalyptique et transforma en statues de pierre le berger, la bergère, ses enfants et leur chien. Ceux qui s’étaient moqués de lui, ne furent pas non plus épargnés par sa malédiction.

Au milieu des éclairs et des coups de tonnerre on pouvait entendre le Diable rire aux éclats; il ne se doutait pas qu’il était entrain de façonner sans le vouloir une des plus belles merveilles du paysage Corse. Quand Saint Martin découvrit l’oeuvre qui avait été sculptée par le génie du mal, il se rendit compte qu’elle n’était pas tout à fait terminée; il fit alors surgir du fond de la mer une énorme vague qui vint sculpter le golfe de Porto dans lequel vinrent se mirer les roches rougies par la colère du malin, tandis que les rayons flamboyants du soleil couchant perçant à travers un coeur de pierre, complétait le plus saisissant des tableaux.

 

E SETTE NAVE

Dans la presqu’île de l’Isolella, sept îlots que l’on appelle pointe des Sette Nave, représentent sept galères barbaresques qui furent pétrifiées à la suite de ferventes prières que la population d’Ajaccio adressa à Saint Roch en l’implorant de la préserver des razzias auxquelles se livraient les corsaires porteurs de la peste qu’ils véhiculaient sur les côtes de Corse.

Saint Roch fut porté en procession jusqu’au bord du rivage et le voeu des habitants d’Ajaccio fut exaucé.

 

LES YEUX DE SAINTE LUCIE

Pour avoir été dénoncée par son fiancé, en tant que chrétienne, Sainte Lucie sera martyrisée en l’an 304. On dit, que ses bourreaux, voulant la conduire au bordel, l’attachèrent à des boeufs qui refusèrent d’avancer. Alors, ils aspergèrent son corps d’huile bouillante et  lui versèrent du plomb fondu dans les oreilles puis ils lui arrachèrent les seins et les dents. Enfin, après qu’ils eurent allumé un bûcher et qu’elle fut épargnée par les flemmes, ils lui tranchèrent la gorge.

D’après une autre légende, avant d’être condamnée, Lucie se serait arrachée les yeux pour les faire porter à son fiancé qui la poursuivait avec trop d’assiduité, alors qu’elle voulait consacrer sa vie au service de Dieu.

Ce geste aurait été décidé par Lucie après qu’elle ait demandé à son fiancé pourquoi il se montrait aussi entreprenant et il aurait eu comme seule réponse: « vos yeux « .

La vierge, touchée par un tel sacrifice, lui aurait par la suite rendu la vue, avec des yeux plus beaux encore.

En Corse, Sainte Lucie est réputée pour soigner les maux des yeux que l’on soigne le jour de sa fête en allant chercher l’acqua di Santa Lucia aux nombreuses fontaines qui portent son nom.

On trouve sur les plages corses un petit coquillage qui a une face bombée et rosée d’un côté et une face plane avec une spirale rosée sur un fond clair de l’autre. C’est ce coquillage que l’on nomme « L’oeil de Sainte Lucie ». Il s’agit en fait de l’opercule érodé d’un mollusque de taille plus importante. Beaucoup le ramassent car il aurait l’avantage de porter chance à celui qui le trouve. On en fait également l’achat dans les commerces, souvent monté avec une chaîne ou un cordon. L’œil de Sainte Lucie protègerait également du mauvais oeil (l’ochju) celui ou celle qui le porte.

 

Mais la Corse nous offre tant d’autres merveilles…

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