DICTONS ET PROVERBES CORSES DETTI E PRUVERBI CORSI LA SAGESSE DES ANCIENS

Source : https://www.corsicamea.fr/dictons/proverbes-corses.htm

Les dictons, les proverbes et les expressions reflètent l’âme des Corses..

Tout au long de leur vie, ils s’y réfèreront. A chaque occasion, une maxime, parfois en vers, résumera leur pensée. Certains se sont perdus, effacés par le temps, d’autres ont refait surface dans ma mémoire qui se souvient les avoir entendus de la bouche de mon grand-père, de mon oncle ou de mon père.

 

Arcu di sera, tempu di spera.

Arcu di mane, Acqua a funtane.

Arc-en-ciel du soir, espoir de beau temps.

Arc-en-ciel du matin, pluie à torrent.

In San Antone di mezzu ghjenaghju, luce e sole per ogni vallaghju. A la Saint Antoine de la mi-janvier, le soleil brille dans tous les vallons.
Un bellu agliaghju si pone a luna di ghjenaghju. Un beau carré d’ail se plante à la pleine lune de janvier.
Bon di e bon annu e bon capu d’annu,

pace e salute per tuttu l’annu!.

Bonjour et bonne année et bon début d’année,

paix et santé pour toute l’année!.

Natale a u balcone, Pasqua a u fucone. Noël au balcon, pâques aux tisons.
Albitru in Boziu e scopa in Alisgiani,

chi vole ciocce, vaga in Ampriani.

Arbousier dans le Boziu et bruyère en Alesani,

Qui veut des poules pondeuses aille à Ampriani.

A u sole merzulinu, un dà capu ne spinu Au soleil de mars, n’expose ni ta tête ni ton dos.
Marzu cambia sette barrette Mars change sept fois de casquette (changeant comme le mois de mars)..
Omu d’Orezza e donna d’Alisgiani

facenu figlioli chi parenu fasgiani.

L’homme d’Orezza et la femme d’Alesani

font des enfants beaux comme des faisans.

Sole d’aprile, alegria in casgile. Soleil d’avril, joie dans la fromagerie.
Si aprile un’era fra i mesi

Un ci saria miseria in li paesi.

Si avril n’était pas au nombre des mois,

il n’y aurait pas de misère dans les villages.

Aria rossa alla marina, piscia e soffia la matina. Ciel rouge sur la mer, pluie et vent au matin.
L’omo chi mostra e goite fora, e vergogna di a moglia e di a nora. L’homme qui montre ses coudes dehors est la honte de sa femme et de sa belle-fille.
Balaninu, untu e finu. Balanin, oint et fin.
In San Martinu, u mostu vale vinu. A la Saint Martin le moût vaut du vin.
S’ellu un piove ind ‘i Santi, ind’i Morti piuvera !. S’il ne pleut pas à la Toussaint, Il pleuvra le jour des Morts.
A sporta nova, aspetta prima di ghjudicalla. Le panier neuf, attends avant de le juger (attends de connaître avant de juger).
Si Corti avessi un portu, d’Aiacciu e di Bastia farebbe un’ortu. Si Corte avait un port, il ferait d’Ajaccio et de Bastia un potager (avec des Si, on mettrait Paris en bouteille).
Bugiarda cume a figa et bella cume un fiurone. Menteuse comme le figuier et belle comme une fleur.
Trenta ghjorni di settembre, aprile, ghjugnu e nuvembre, di vint’ottu ci n’hè unu, l’altri hanu trent’unu. Trente jours en septembre, avril juin et novembre, de vingt huit il en est un, les autres en ont trente et un.
Vigna grandinata, per tre anni vendemiata. Vigne grêlée, pour trois ans est vendangée.
In Santu Austinu, a castagna hè cume u lupinu. A la Saint Augustin, la châtaigne a la grosseur d’un Lupin.
Per chi l’amicizia tenga, ch’una manu passi e l’altra venga. Pour que l’amitié tienne, il faut qu’une main aille et l’autre vienne (savoir donner pour recevoir).
A puvertà un face vergogna. La pauvreté ne fait pas honte.
Omu ghjelosu e mezzu curnutu. L’homme jaloux est à moitié cocu.
Donna bella, tribbulu di casa. Femme belle, tourment à la maison.
Furtuna e sfurtuna so affari di luna. Fortune et infortune sont affaire de lune (du jour au lendemain tout peut changer).
A risa sta in bocca a i scemi. Le rire est dans la bouche des sots.
U troppu stroppia. Soldi e bastunate un’ si ne chjappa senza cuntà. Trop c’est trop. L’argent et les coups de bâton, on ne les prend sans compter (on n’encaisse pas sans réagir).
U diavulu mette a donna sott’à l’omu

per tene l’omu sott’à ellu.

Le diable met la femme sous l’homme pour tenir l’homme à sa merci (l’homme propose et la femme dispose).
Di sassi e di printenzioni ognunu si ne po carcà. De pierres et de prétentions, tout le monde peut s’en charger (orgueil et vanité sont à la portée de tous).
Cambia di celu, cambierai di stella. Change de ciel, tu changeras d’étoile (aide-toi, le ciel t’aidera).
Ghjuventù, ghjuventù, una volta è po’ mai più. Jeunesse, jeunesse, une fois et jamais plus (le temps passé ne se rattrape plus).
I vicini so cucini. Les voisins sont des cousins (les amis de nos amis sont nos amis).
U techju un credde u famitu. L’homme repu ne croit pas l’affamé (la richesse se moque de la pauvreté).
Trè pignatte à u focu, gran’ festa,

trè donne in casa, gran’ timpesta.

Trois marmites au feu, grande fête,

trois femmes dans la maison, grande tempête.

A chi hà pane e vinu po invità u so vicinu. Qui a du pain et du vin, peut inviter son voisin.
U pane manghjatu hè prestu smenticatu. Le pain mangé est vite oublié (pour parler d’un ingrat).
Una casa senza padrone pare un focu senza tizzone. Une maison sans maître est comme un feu sans bûche.
Marcanti e porci, si pesanu dopu morti. Les marchands et les porcs se pèsent après la mort.
U cane abaghja, u porcu manghja. Le chien aboie, le cochon mange (… et la caravane passe).
A donna hè piu fina chè l’oliu. La femme est plus fine que l’huile.
A chi hà figlioli a gastà, i mandi in Marseglia à navigà. Qui veut pourrir ses enfants, les envoie à Marseille naviguer.
Amore e signuria, un volenu cumpagnia L’amour et la noblesse n’aiment pas la compagnie.
Per cunosce una persona, bisogna manghjà cun’ella una somma di sale. Pour connaître une personne, il faut manger beaucoup de sel avec elle (il faut vivre avec quelqu’un pour apprendre à le connaître).
E donne sanu induve u diavule sbatte a coda. Les femmes savent où le diable remue la queue.
L’omu ch’un piglia moglia hè cume un’anca di trisori. L’homme qui ne se marie pas est comme une moitié de ciseaux.
A chi fischja di notte, alletta a morte. Celui qui siffle la nuit, appelle la mort.
In bocca chjosa, un c’entre mosca. Dans bouche close n’entre mouche.
Ogni lettu ha e so puce. Chaque lit a ses poux (chaque couple à ses problèmes).
Donne e boi si piglianu in lochi soi. Femmes et boeufs se prennent chez soi (marie-toi dans ton village).
Chi duie case tene, in’una ci piove. Quand on a deux maisons, il pleut dans l’une (on ne peut pas entretenir deux maisons)
U lamaghju un po da uva. La ronce ne donne pas de raisin (la mauvaise graine ne produit rien de bon).
A u mulinu e à la sposa, li manca sempre qualchi cosa. Au moulin et à l’épouse, il manque toujours quelque chose (pour dire que la femme est toujours insatisfaite).
A chi pianta senza suvu, racoglie sempre senza saccu. Celui qui plante sans fumier, récolte sans sac (sans engrais, mauvaise récolte).
Tal’ calzu, tal magliolu, tal’ babbù, tal figliolu. Tel plan de vigne, telle bouture, tel père, tel fils.
A volpe perde u pelu, ma micca u viziu. Le renard perd le poil, mais pas le vice (l’homme qui a des défauts, ne les perds pas en chemin).
A viaghju longu, passu misurattu. A voyage long, pas mesuré (qui veut voyager loin, ménage sa monture).
Quandu u sole tramonta, u pultrone s’apronta. Quand le soleil se couche, le peureux se prépare (le lâche n’agit jamais à visage découvert).
Patti chjari, amici cari. Comptes clairs, amis chers (les bons comptes font les bons amis)
A donna nè sà un’ puntu di più chè u diavule. La femme en sait un peu plus que le diable (la femme est plus maligne qu’on ne le pense).
A chi nasce mulu, un po more cavallu. Quand on naît mulet, on ne peut pas mourir cheval (quand on naît bête, on le reste).
A chi hà u frusgiulu, un’ ci vale tapu. Inutile de mettre un bouchon à celui qui a la diarrhée (la bêtise est sans limite).
Chi campa sperandu, more cacandu. Celui qui vit d’espoir meurt en chiant.
Pane biancu e fighi secchi e ch’ella duri !. Pain blanc et figues sèches et que ça dure ! (prions pour ne jamais manquer de rien).
E megliu a more a panza piena chè u corpu biodù. Il vaut mieux mourir le ventre plein que le ventre vide (manger sans se priver).
Vulè a botte piena è a moglia briaca Vouloir le tonneau plein et la femme saoule (vouloir le beurre et l’argent du beurre).
U dottore passa e vene, ma quellu chi a u male u si tene. Le docteur va et vient, mais celui qui est malade le reste (on ne peut guérir celui qui va mourir).
Ancu u prete a l’altare si sbaglia. Même le prêtre à l’autel se trompe (nul n’est à l’abri d’une erreur).
Un saccu pienu un po piegha. Un sac plein ne peut pas plier (on ne peut pas prêcher un convaincu).
Quandu u cane invecchia, a volpe li piscia adossu. Quand le chien vieillit, le renard lui pisse dessus (la jeunesse se moque de la vieillesse).
Hé cume u caiornu, manghja e caga tuttu u ghjornu. Il est comme le cloporte, il mange et chie toute la journée (se dit de quelqu’un qui ne sait rien faire).
In quell’annu fubbe caristia ancu pè i cignali. Cette année là, il y eu pénurie même pour les sangliers (pour parler d’une année de grande disette).
Eu sò di Castineta é mi ritiru. Moi je suis de Castineta et je me retire (expression employée pour dire « je m’en lave les mains »).
Sai induve tu nasci, ma micca induve tu hai dà more Tu sais où tu nais, mais pas où tu mourras.
E scemu cume una narpia Il est bête comme une narpia (sac en peau de porc).(être bête comme ses pieds).
A chi ti tene più che mamma, t’inganna Celui qui t’aime plus que ta mère, te trompe (l’amour d’une mère est unique).
Chi ne sumena u ventu, ne racoglié a timpesta Qui sème le vent, récolte la tempête.
A chi face per se, face per tre Qui travaille pour soi, travaille pour trois.
Ch’un ficu, si face un amicu. Manghjatu u ficu, persu l’amicu. Avec une figue on se fait un ami. Mangée la figue, perdu l’ami.(l’amitié est fragile).
Corbi cun corbi, un si caccianu l’ochji. Les corbeaux entre eux, ne s’arrachent pas les yeux (les gens mauvais ne se font pas de mal entre eux).
A un’ochju chi face l’incibolate e un altru chi i porta a u fornu. Il a un oeil qui fait les chaussons aux oignons et l’autre qui les porte au four ( Il a un grave strabisme).
Chi un’hà ghjudiziu, abbi  ghjambe per corre. Celui qui a peu de jugeote, doit avoir des jambes pour courir.
U tonu un casca induv’ellu c’è un santu chi prega per voi. La foudre ne tombe pas là où un saint prie pour vous.
Volta a trova dopu manghjatu. Renverser l’auge après avoir mangé. (Se dit d’un ingrat qui n’a même pas la reconnaissance du ventre).
Discuta a lana capruna. Discuter le prix de la laine de chèvre. (perdre son temps à discuter).
Aspettà chi a mosca si rodi un chjodu. Attendre que la mouche ait fini de ronger un clou. (avoir beaucoup de patience).
T’aghju da fà vede a San Roccu in u stagnone. Je vais te faire voire Saint Roch dans le seau (je vais te faire voir trente six chandelles).
Ch’ella s’imprunisca a to porta! Que ta porte se couvre de ronces. (que ta race soit maudite!).
Ch’elli ti stinzinu i pidochji! Que les poux t’étendent raide mort! (va au diable!).
Hà u nasu pinzutu a caccià l’ochju a e furmiculé. Il a le nez pointu à crever l’oeil aux fourmis (se dit de quelqu’un de fourbe).
Un si ponu addirizzà l’anche a i cani On ne peux pas redresser les pattes aux chiens.(il y a des défauts qu’on ne peut pas corriger).
I guai di a pignata, un li sa che la cucchiara. Les malheurs de la marmite, il n’y à que la cuillère pour les savoir (la misère ne se raconte pas).
Piglia a strada vecchia si tu un conosci bè la nova. Prends la vieille route si tu ne connais pas bien la neuve (prudence est mère de sûreté).
Senza porcu e senz’ortu, tuttu l’annu a collu stortu. Sans cochon et sans jardin, toute l’année le cou tordu (si tu ne possèdes rien, tu meurs de faim).
Per strada, s’accuncianu e somme! En chemin, les charges se tassent. (avec le temps, tout s’arrange).
Un Conosce più a filetta. Il ne connais plus la fougère (se dit de quelqu’un qui a oublié ses racines).
Cambià fighi per sorbe. Changer des figues pour des sorbes (faire un marché de dupe, prendre des vessies pour des lanternes)
Hé quant’a circa a cruna di l’aghu a chjar’ di luna. Autant chercher le trou de l’aiguille au clair de lune (autant chercher une aiguille dans une botte de foin).
Ti credi annant’a un cavallu di bronzu ?! Tu te crois sur un cheval de bronze?! (se dit pour rabattre le caquet d’un prétentieux).
E figliolu di a ghjalina bianca. C’est le fils de la poule blanche (se dit de quelqu’un de chanceux).
Portà u capu sopra a barretta. Porter la tête sur la casquette (avoir la tête près du bonnet, être vif, s’emporter trop facilement).
Mosca annant’u nasu eu un ne soffru micca.

Variante: Toccu u nasu, persu l’onore.

Je ne supporte pas d’avoir une mouche sur le nez (signifie qu’on ne se laisse pas marcher sur les pieds).
U tenghu nant’a palma di a manu. Je le tiens sur la paume de la main (je l’estime beaucoup).
Casca di cullu in l’imbrucciata (gâteau au brocciu). Tomber le cul dans le gâteau (avoir de la chance).
L’aghju da fa cacà per i sette culi. Je vais le faire chier par les sept culs (je vais lui foutre la trouille).
Manghjà  Diu e cacà Diavule. Manger Dieu et chier le Diable (se dit de quelqu’un qui prend l’hostie mais qui est méchant).
Un ci capisce mancu un Genuvese. Même un Génois n’y comprend rien (en parlant d’une affaire embrouillée).
Un’hè farina da fa ostie. Cà n’est pas de la farine pour les hosties (c’est un mauvais sujet).
Spoglia a chjesa per veste l’altare. Dépouiller l’église pour habiller l’autel (emprunter pour rembourser une dette).
Asciuvà u pastizzu Essuyer le pastis (avoir une bonne descente).
Un c’hè piu un palmu di nettu. Il n’y a plus une palme de nette (tout est corrompu).
E farzu cume a lisciva Il est faux comme la lessive (il est fourbe).
Casca in mare e ricolla asciutu. Il tombe à l’eau et remonte tout sec (Se dit de quelqu’un qui retombe toujours sur ses pieds).
Pulentà di granone e acqua di u fossu. Polenta de maïs et eau du fossé (se dit en parlant d’un mauvais repas).
Ha purtatu a valisgia di u prete. Il a porté la valise du curé (Se dit de quelqu’un qui n’a pas été payé pour son travail).

 

Laisser un commentaire