LA CONFRERIE SANT’ANTONE ABBATE

LA CONFRERIE SANT’ANTONE ABBATE

 

Les confréries corses sont des maillons d’une longue chaîne de tradition. L’actuelle confrérie de Speloncato poursuit l’œuvre de la Confraternita di Sant’Antone Abbate sotto l’invocazione della Santa Croce fondée en 1632 et mise en sommeil dans les années 1970. Le nouvel élan fut rendu perceptible lors de l’intronisation de nouveaux confrères le 15 août 2001. La confrérie compte aujourd’hui 17 membres. Elle a retrouvé son lieu, la confrérie Sainte Catherine, qui abrite de nouveau la statue du saint patron.

Dans ce mouvement de renouveau, le chant joua un très grand rôle car la plupart des chants de la messe, spécifiques à Speloncato, étaient encore connus de beaucoup, par la transmission orale. L’esprit du chant du village étant préservé, des offices dont les chants n’étaient plus connus purent être reconstitués. Il en est ainsi de l’Office des Ténèbres dont ne subsistait que le Benedictus, enregistré par Félix Quilici. Cet exemple de reconstitution montre bien que la tradition n’est pas répétition, elle n’est pas seulement conservation de ce qui existe encore. La tradition doit rendre aux choses les plus anciennes leur nouveauté.

Si autrefois les messes étaient chantées par les chantres de l’église, désormais, faute de chantres, les confrères assurent cette délicatefonction. Aujourd’hui, le chant accompagne de très nombreuses manifestations religieuses : fêtes patronales, obsèques, Semaine Sainte avec le Via Crucis, la « girandula » et le sépulcre.

La confrérie réunit des hommes de tous les âges dans une grande égalité. Les membres élus de la confrérie (premier prieur, second prieur, premier chanteur, secrétaire, trésorier, maître de cérémonie, membres du Conseil) doivent veiller à son rayonnement. Les confrères essaient d’oeuvrer en restant fidèles à la tradition communautaire du village ainsi qu’à leur éthique d’entraide et de concorde dans les pas de l’idéal évangélique.

La confrérie est ouverte et fait partager ses chants en évitant l’écueil de les mettre « au goût du jour » et d’en falsifier l’esprit. Elle s’est déjà rendue plusieurs fois en Italie à la demande du Professeur Ignazio Macchiarella pour chanter des messes et présenter son répertoire. Ses statuts stipulent que les confrères ne portent l’habit, l’aube blanche avec la mantiletta rouge, que pour un office de la confrérie ou durant une cérémonie dirigée par un prêtre. La confrérie n’est pas un groupe de chant. Elle ne cherche pas à atteindre une perfection technique ; elle a pour vocation, lors des célébrations, de porter témoignage avec respect et fidélité des traditions culturelles et religieuses du village.

 

Jean-Dominique Poli

Les confrères en images

 

 

Jadis…

Un confrère en habit (Collection J.D. POLI)

Sur cette photographie qui remonte à la fin du XIXème, voir au début du XXème siècle, on voit un confrère en habit.

Sa tenue est constituée d’une aube blanche. Notons qu’il porte une capuche, qui souligne sa déjà grande taille. La capuche pointue était portée lors des processions Pascales, et exceptionnellement, lorsque des confrères enterraient l’un des leurs.

Mais comment tenait cette pointe de la capuche?

Selon le témoignage de nos anciens, (Marie Antoinette PAPI) les confrères faisaient tenir la pointe de la capuche grâce à un bâton glissé sous l’habit blanc soutenant ainsi la pointe dans sa forme.

 

Une procession (Collection Privée)

 

 

 

La confrérie, comme à son habitude mène la procession. On distingue les confrères en habit blanc: deux d’entre eux ouvrent la procession, un homme porte la croix (le porteur peut s’aider pour soutenir la croix, d’un noeud qu’il a fait avec le tissu de l’aube), et un autre en retrait, derrière la croix, chante.

Un seul, dans l’ombre porte « a mantiletta ».

A cette époque, seul le prieur et le sous-prieur peuvent porter cette cape.

 

 

Aujourd’hui :

 

 

 

15 Août 2001, la confrérie de Saint-Antoine Abbé renaît: 16 confrères sont intronisés.

Ils portent tous la cape rouge, sur l’aube blanche. Sur la droite de la cape figure une croix, et sur la gauche un T majuscule.

Un liseré argenté en souligne le pourtour pour les confrères; la croix et le T sont plus grands sur les capes des, prieur et sous-prieur. Le sous-prieur a deux liserés, et le prieur en a trois.

Le revers de la cape est noir, pour les messes des morts.

 

 

La procession du 15 Août démarre, et les confrères ouvrent la marche.

 

La procession s’arrête sur la place du village; le curé fait la bénédiction des quatre points cardinaux, et on célèbre la statue de la Vierge Marie.

 

 

 

C’est sous le patronage de Saint Antoine Abbé (San Antone Abbate), que la confrérie de Speloncato s’est reformée en Août 2001.

Son siège se situe dans la chapelle San’Antone, de l’ancienne Casazza, appelée aussi Sainte-Catherine.

 

 

 

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