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31 décembre 1888
Le Golo et le Tavignano connaissent un épisode torrentiel extraordinaire semant la destruction dans toute la région de Corte. Au hameau de Santa Régina la situation est dramatique. Les eaux provoquent d’importants éboulements rocheux qui obstruent la vallée du Golo et créent une retenue artificielle élevant subitement les eaux du fleuve d’une vingtaine de mètres. Le torrent devenu immense quitte son lit et en creuse un autre sur huit mètres de profondeur. Routes et jardins disparaissent sous les eaux.
Dans la nuit du 31 décembre 1888, vers 3h30, d’immenses blocs de rocher se détachent de plusieurs points de la crête de Mela qui domine le petit hameau de Santa Regina, au cœur de la Scala et roulent sur la pente de la montagne jusqu’au lit du Golo en provoquant un gigantesque éboulement. Une quarantaine de personnes habitent cet ensemble de trois maisons dont une maison cantonnière qui vient d’être construite pour y loger les employés des Ponts et Chaussées chargés d’entretenir la partie de la route qui a déjà été construite. Les maisons Grimaldi et Mestracci sont en partie détruites par la violence des flots, tandis que plus haut, la maison Cantonnière qui abritait cette nuit-là onze personnes, est emportée par une lame et projetée contre la falaise. Des onze personnes ensevelie sous un torrent de pierres et de boue, on n’en retrouva que quatre. Plusieurs victimes portaient des noms fréquents dans le Niolu : Toussaint Luciani, Jean-César Simeoni et sa fille, Marie, Antoine-Joseph Simeoni, de Lozzi, et Don Joseph Albertini de Loretu. Deux voyageurs qui avaient trouvé refuge dans la maison cantonnière furent aussi parmi les victimes. A l’entrée du hameau, au dessus de la route, une stèle qu’on ne remarque presque pas, rappelle le drame.